Momento Espírita
Curitiba, 15 de Junho de 2025
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ícone À qui dirai-je ma tristesse...

Quand le jour s'est levé, j'ai vu le ciel gris. Je ne saurais dire si c'était réellement le ciel, annonçant la pluie, ou si c'était mon âme portant des lunettes noires.

Je n'ai pas entendu le chant des oiseaux. Je ne saurais dire non plus s'ils s'étaient réellement tus ou si mes oreilles s'étaient fermées à tout son qui aurait pu les réveiller.

J'ai ouvert la fenêtre, mais les portes de mon cœur sont restées fermés. Volets baissés, rien qui ne permette à un rayon de lumière d'entrer.

Une immense scène de tristesse. Depuis quelque temps, elle avait commencé à rôder autour de ma maison intime.

Furtivement, elle a frappé à la porte et je lui ai permis d'entrer. J'ai pensé qu'elle partirait vite, après une brève visite. Lourde erreur.

Elle a décidé de s'installer. Elle s'est accommodée.

Elle a agi ainsi parce que je lui ai offert un coussin de velours pour s'appuyer sur le très cher canapé de mes sentiments.

Dès les premières heures de son arrivée, je l'ai traitée comme une illustre hôtesse. Je lui ai servi tout ce qu'il y avait de meilleur, que j'avais gardé en moi.

Dans le calice de l'émotion, elle a bu l'élixir de mon enchantement pour la vie. Elle a tout bu, jusqu'à ce qu'il ne reste presque rien.

Dans une coupe en cristal, elle s'est délectée des fruits de ma joie, mûrs, doux. Elle s'est même servie du coulis crémeux des sourires, mêlé aux éclats de rire spontanés des jours vécus.

Et je l'ai laissée rester. Finalement, j'ai commencé à la nourrir des condiments amers de mon chagrin, de la chimie des douleurs, des revers, le tout servi dans les assiettes en porcelaine de l'âme autrefois heureuse.

Alors, j'ai souhaité que quelqu'un sache la présence de cette hôtesse, devenue gênante, indésirable.

Je voulais que quelqu'un me donne la formule pour m'en libérer.

J'ai cherché des amis, des connaissances et je leur en ai parlé.

Ils furent étonnés que moi, toujours si courageux et de bonne humeur, je puisse ainsi me manifester.

Ils n'ont pas compris mon appel, ni la douleur qui semblait m'étouffer de l'intérieur.

J'ai laissé des larmes spontanées jaillir, comme une cascade, de mes yeux.

J'ai senti mon cœur se serrer, me rappelant tant d'étreintes de bonheur des temps passés. Maintenant, plus que jamais, j'avais besoin de compassion, de réconfort.

J'ai pensé à combien de personnes, dans une situation identique, auront pensé que rien n'en valait plus la peine et ont abandonné la vie.

Mais moi, moi je n'ai pas voulu abandonner. Jamais je ne quitterai la vie avant que cela ne soit déterminé par la Loi Divine.

Je profiterai jusqu'au dernier soupir.

J'ai levé les yeux vers le Haut, comme à la recherche de la Divinité que j'avais semblé bannir de mon âme. Et j'ai demandé : Secours-moi.

Je me suis souvenu du Galiléen qui s'est présenté comme le Bon Pasteur, Celui qui garde Ses brebis.

Celui qui cherche la brebis perdue, même si elle se trouve parmi les épines de la culpabilité, du manque d'amour ou du désespoir.

J'ai prié, prononçant des mots dont je ne me souviens même pas. Ils sortaient simplement de mon cœur par ma bouche.

Alors, le ciel s'est teinté de couleurs, la symphonie des oiseaux a rempli l'air. J'ai ouvert les yeux et les oreilles, j'ai retiré les rideaux du cœur.

C'était de cela dont j'avais besoin : changer de plan mental. Unir mon âme au Supérieur. M'imprégner de lumière.

J'ai ouvert les bras. J'ai embrassé la vie et ma voix a chanté :

Bonjour, la vie ! Me voici pour un autre jour béni d'expériences.

Rédaction du Moment Spirite
Le 12.6.2025

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