Momento Espírita
Curitiba, 21 de Novembro de 2024
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ícone Jeu de cache-cache

Dans un vieux cahier, un enfant a écrit : Maman, combien je t'aime.

Et combien tu me manques. Il me semble me voir petit, en train de répéter mes pas. Un pied ici, un autre là. Je vacillais et je tombais.

Je n'avais qu'à bouder et pleurer et je sentais tes bras qui me soulevaient, m'étreignaient en disant : « Ce n'est rien, ce n'est rien, continue !»

Je me souviens des nombreux jeux que nous avons faits ensemble. Je courais et tu faisais semblant de courir pour me rattraper. Soudain, tu m'attrapais et me prenais dans tes bras.

J'avais l'impression d'être au sommet du monde, plus haut que tout le monde. Je regardais tout d'en haut.

Mais le jeu que je préférais était celui de cache-cache. Je me cachais derrière le rideau et tu mettais du temps à me trouver, marchant d'un côté à l'autre, demandant : « Où est ce garçon ? Où est ce garçon ? »

Et je restais là, je trouvais ça très drôle. Je ne me rendais même pas compte que mes pieds m'indiquaient de loin où je me cachais.

Quand c'était toi qui te cachais, je cherchais dans les mêmes cachettes que je connaissais.

Parfois il me fallait du temps pour te trouver.  Je me sentais triste. Je me disais : « Maman est partie. »

A ce moment-là, tu apparaissais derrière la porte entrouverte ou le canapé du salon, souriant. Et tout allait bien.

J'étais un enfant heureux. Très heureux.

Jusqu'au jour où tu as proposé un jeu différent. Tu étais silencieuse, muette, tu ne parlais pas.

Beaucoup de gens sont venus à la maison. Ils t'ont touché, ils t'ont parlé. Mais tu es restée ferme. Tu n'as pas bougé, tu n'as pas parlé.

Je me suis dit : Je crois que maman joue à être une statue. Et quelle vraie statue elle imite.

Puis d'autres personnes sont venues et t'ont mise dans une vilaine voiture noire, qu'ils ont essayé de décorer avec des fleurs. Mais c'était toujours laide.

Quelqu'un m'a dit : « Ne sois pas triste, ta maman s'est cachée. »

J'ai donc cherché et cherché encore. J'ai essayé de savoir où la voiture t'avait emmenée. J'ai marché longtemps et j'ai regardé derrière chaque arbre, chaque buisson.

Je n'ai rien trouvé. Je me suis assis, sur la route. Et j'ai pleuré. Tu n'es jamais réapparu.

J'étais très en colère à cause du jeu de la statue et du jeu de cache-cache.

J'espère toujours que tu reviendras maman, pour que je puisse sourire à nouveau.

Où es-tu maman ?

***

Que de douleur dans l'écriture d'un garçon à qui le phénomène de la mort n'a pas été expliqué.

La mort, douloureuse parce qu'elle est la disparition physique d'un être cher, devrait être enseignée dès le plus jeune âge.

En effet, il n'y a rien de plus certain dans la vie. Quiconque naît, meurt, tôt ou tard.

Parfois, pour ne pas traumatiser les enfants, nous les trompons, en disant que la personne a voyagé, qu'elle est allée se promener.

Cela les laisse dans une attente anxieuse. Une attente sans fin.

Il serait préférable de leur enseigner la vie qui ne meurt jamais. Leur dire que lorsqu'un être cher meurt, il est toujours avec nous, dans notre cœur.

Dire qu'ils pourront lui parler, lui adresser leurs prières, lui dire ce qu'ils ressentent e comment ils ressentent.

Tout se passerait sûrement mieux et, au fil des ans, la mort perdrait ses douloureux voiles noirs de mystère.

Pensons-y.

Rédaction du Moment Spirite, inspiré par l'article
Brinquedo de escondê, de Lulu Benencase, dans le
Bulletin d'information FAEP, nº1388.
Le 10.2.2024

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