Momento Espírita
Curitiba, 21 de Novembro de 2024
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ícone Un pays lointain, une prononciation impossible…

Lorsque nous assistons chaque jour, au drame de nos frères et sœurs ukrainiens qui quittent leur maison ; lorsque nous voyons le visage de ces petits enfants qui regardent, qui regardent simplement, sans savoir s'ils auront un avenir, ni où il sera ; lorsque nous voyons des mères, avec leurs bébés blottis contre leur poitrine, se demandant où le lendemain les mènera, nous nous souvenons que nous avons déjà vu cela à maintes reprises.

Ce sont des répliques qui se succèdent dans le monde : les juifs qui vivaient sur le territoire portugais et qui, à la fin du XVe siècle, ont été contraints de partir vers d'autres pays.

En 1940, la France a connu un exode massif de belges, de néerlandais et de français au cours des mois de mai et de juin, face à l'avancée de l'armée allemande.

Il s'agit de l'un des plus grands mouvements de population du XXe siècle en Europe.

Avec les actions de Mao Zedong en Chine, en 1958, créant ce qu'il a appelé Le grand bond en avant, de nombreuses familles ont fui la Chine.

Chi Jing Hai avec sa femme et ses filles encore petites, était l'une d'entre elles. Dans sa vieillesse, revivant ces jours incertains, il dit :

Nous étions tous à Hong Kong, une possession britannique, prête à quitter le pays juste après la Seconde Guerre mondiale.

La Chine était en plein bouleversement et ma vie et celle de ma famille étaient en danger. Nous étions en sécurité à Hong Kong.

Le gouvernement révolutionnaire chinois ne pouvait pas nous atteindre, mais je ne savais pas pour combien de temps. L'attente d'un visa pour quitter le pays nous retenait à Hong Kong.

Le rêve c'était le visa américain, avec ses délais interminables.

Légalement, nous ne pouvons pas être joints, mais de révolutionnaires idéalistes s'infiltraient partout.

Pour tenir la peur à distance, les soirées musicales étaient un moyen élégant de nous distraire.

Lors d'une de ces soirées, un ami a amené avec lui un prêtre brésilien.

Devenir chrétien était un moyen d'être accepté en Occident. Naturellement, ma femme et moi avons accepté.

Quelques jours plus tard, le prêtre nous a offert un visa pour un pays lointain et inconnu, dont le nom était impossible à prononcer : le Brésil.

C'est l'une des bénédictions que nous avons reçues. J'ai vécu le reste de ma vie au Brésil et je remercie ce pays et son peuple pour la bonne vie que j'ai eue.

*

Lorsque nous avons entendu ce témoignage, nous avons été émus. Des réfugiés qui arrivent dans notre pays, avec d'énormes difficultés pour apprendre une langue si différente.

S'adapter aux coutumes, à une culture totalement différente de celle dans laquelle ils ont grandi, au culte de leurs ancêtres.

Mais ils se sont adaptés. Ils effectuent la grande transformation, absorbant autant que possible les coutumes et les habitudes si différentes des leurs.

Ils étudient, travaillent, progressent et contribuent à l'essor de leur pays d'accueil.

Ils sont porteurs d'un contenu riche et l'intègrent dans l'environnement dans lequel ils vivent.

Et surtout, ils sont reconnaissants. Ils acceptent les difficultés du pays et sont prêts à travailler, à surmonter.

Ils ne s'opposent pas à la loi. Ils respectent les directives et les règlements.

Ils progressent et font progresser les autres.

Prenons exemple sur eux :  enfants nés ou adoptés de cette patrie, mère bienveillante, soyons reconnaissants.

Reconnaissants de vivre sous les étoiles de la Croix du Sud, dans un pays où nos enfants se préparent à devenir les honorables citoyens de demain.

Rédaction du Moment Spirite
Le 20.11.2023.

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