Je me souviens quand mon père m'a demandé de rester... Rester debout toute la nuit pour regarder les lucioles.

Je ne voulais pas, mais il avait raison. C'était la chose la plus magique que j'avais jamais vue.

Ma mère m'a aussi demandé de rester... D'attendre patiemment que les poussins éclosent.

Je voulais juste les sortir de leurs œufs et jouer. Mais, heureusement que j'ai attendu...

Un garçon que j'ai rencontré m'a demandé de rester... De rester dans son équipe pour jouer.

Nous avons perdu le match ce jour-là, mais j'ai gagné mon meilleur ami.

Lorsque je suis devenu adolescent, tout le monde m'a dit de rester... De rester concentré, de rester loin des problèmes, de rester stable... mais tout ce à quoi je pouvais penser était le stress, la pression et les attentes.

Les choses qui m'enthousiasmaient n'étaient plus comme je les avais imaginées. Elles étaient toutes dénuées de sens... lourdes.

Et quand les gens me demandaient comment j'allais, je répondais, incrédule: Je vais bien...

Quand les gens me demandaient s'ils pouvaient faire quelque chose pour moi, je disais : Non...

J'essayais de sourire et de dissimuler mon désespoir...

Je me souviens m'être réveillé le jour de mon dix-septième anniversaire, déterminé à mettre fin à ma vie... parce que je ressentais tellement de douleur... et, en même temps, je ne ressentais rien.

J'ai donc simplement décidé de dire aux autres ce que je ressentais.

Pour montrer tout ce qui était caché.

Parce qu'au fond de moi, je savais que l'un d'entre eux pouvait aider.

Puis je me souviens de mon père me serrant dans ses bras...

Je me souviens que ma mère et ma sœur m'ont demandé de rester un peu plus longtemps...

Pour rester une semaine de plus, un mois de plus... Même si je ne voyais pas que demain pourrait être un jour meilleur.

J'ai remarqué qu'ils se souciaient de moi, même si j'étais toujours distant, effacé.

Et c'est là que j'ai réalisé que quelque part entre cette nouvelle vie sombre qui était la mienne et tous les beaux moments que j'avais vécus dans le passé, j'avais oublié quelque chose : que je n'avais pas besoin d'être seul.

La douleur n'a pas complètement disparu. J'ai encore besoin de nombreuses discussions interminables, de thérapie, de médicaments et de prières.

Cependant, au fil du temps, je choisis d'espérer, je choisis de rester.

Rester pour vivre les petites choses simples que j'aime tant.

Rester pour voir de nouveaux endroits, sortir dans le monde et découvrir...

Rester pour aller aussi dans mon monde intérieur et découvrir qui je suis vraiment.

Rester pour rencontrer des gens, se faire des amis, et tomber amoureux.

Rester pour mieux connaître mes parents, entendre leurs histoires et me rapprocher de ceux que je gardais si loin de mon cœur.

Rester pour me remettre en question, pour apprendre des défaites et des victoires de l'existence.

Rester pour être surpris par la vie... être aimé... aimer.

J'ai choisi de rester. Je choisis de rester chaque jour.

Vous pouvez aussi choisir de rester.

*   *   *

Ne crois pas que tu n'es que chair.

Ne crois pas que tu n'es qu'un échec.

Exister, c'est un apprentissage.

Exister, c'est choisir.

Tu choisis d'aller de l'avant

Tu choisis de prendre en compte tes sentiments

Tu choisis le va-et-vient

Tu choisis de marcher par-ci, par-là

Ne crois pas que tu n'es rien

Ne crois pas que tu es parfait

Exister, c'est un chemin

Pavé de cailloux et de velours.

Rédaction du Moment Spirite, d'après la vidéo de la
Campagne de Prévention du suicide, produite par
The Church of Jesus Christ off Latter-day Saints, disponible
Sur https://youtu.be/RPhCJaBqh74 et sur le poème Cântico,
du livre O Essencial e o Invisível, de Andrey Cechelero,
 ed. Immortality Books
Le 3.10.2022.