On dit que nous devons rester concentrés sur ce que nous faisons. À l'heure où les plateformes numériques et les médias sociaux sont si nombreux, il est bon de se permettre de s'égarer de temps en temps.
Nous vivons tellement connectés aux portables et aux ordinateurs que nous oublions parfois qui est à côté de nous.
Nous parlons à ceux qui sont loin, mais nous oublions de regarder ceux qui sont assis juste à côté.
Nous répondons rapidement à tous les messages de WhatsApp, mais nous ne répondons pas à celui qui est proche et nous demande si nous préférons des pâtes ou une salade pour le déjeuner.
Avec des écouteurs dans nos oreilles, nous devenons inconscients de notre environnement.
Nous avons vu des personnes qui ont failli se faire renverser pour avoir traversé la rue en parlant au téléphone portable, sans regarder le feu de signalisation ou sur les côtés.
Au supermarché, nous avons vu une caissière attendre qu'une cliente s'approche, elle avait les yeux fixés sur son téléphone portable.
Elle était tellement prise par ses messages qu'elle n'a pas entendu la caissière l'appeler plus d'une fois.
Lorsque finalement, la personne derrière elle lui a touché le bras, lui faisant signe de passer à la caisse, elle s'est mise en colère.
Nous vivons beaucoup plus le virtuel que le réel. Réfléchissons-y. Nous utilisons des équipements électroniques pour diffuser nos Lives, pour nos réunions de travail et nos loisirs. Nous aimons nous voir et voir les autres sur un petit écran.
Regardons-nous avec la même ardeur ceux qui nous sont proches ?
Un écrivain raconte qu'il s'est rendu à la maternité avec un ami. En s'approchant de la crèche, il a vu un jeune homme tenant dans ses bras un nouveau-né, s'affichant dans son rôle de père.
Les proches observaient la scène heureuse à travers la vitre. L'infirmière a pris le bébé et l'a placé dans le berceau le plus proche de la vitre, encourageant ceux qui étaient là pour le voir.
Puis une femme a invité : Venez voir Jean-Pierre ici ! Dans la salle d'attente, il y avait un grand écran où les nouveau-nés apparaissaient sur une image réalisée dès leur arrivée à la crèche.
Tout le monde s'est précipité pour voir le petit sur le grand écran. Pour voir le bébé virtuel et laisser le bébé réel.
L'écrivain raconte qu'il a regardé le petit et lui a dit : Garçon, bienvenue. Il n'y a rien de personnel. Mais ici dans ce monde, si vous n'êtes pas dans les médias, vous n'existez pas.
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Réfléchissons à cela. Nous vivons à une époque où l'on exige de nous une distanciation sociale, afin de préserver notre vie et celle des autres.
La technologie nous a permis de surmonter les distances, de nous embrasser de manière virtuelle, de voir et de revoir des amis et des collègues de travail à travers les écrans de nos ordinateurs.
Nous avons utilisé les réseaux sociaux pour manifester ce qui se passe dans notre intimité ou à l'intérieur de notre foyer.
Certains d'entre nous exagèrent même, filmant tout, postant tout, comme si le monde entier devait savoir ce qui nous arrive.
Nous oublions que certains événements sont merveilleux précisément parce qu'ils sont uniques et particuliers.
Les premiers pas de notre enfant sont importants pour nous.
Plutôt que de s'inquiéter de le filmer pour le poster sur Internet, tendons-lui les bras et invitons-le à venir à nous.
Retenons ceci : le virtuel est important ces jours-ci. Mais il ne doit jamais remplacer nos manifestations d'amour, d'affection, d'amitié.
Une étreinte virtuelle est simplement virtuelle. Embrassons celui qui est à nos côtés.
Rédaction du Moment Spirite, avec description d'un fait
extrait de l'article A arte de respirar sem ajuda de aparelhos,
de Márcio Vassallo, du magazine Vida Simples, décembre 2018
ed. Abril.
Le 31.8.2022.