Je ne sais pas encore parler... Pas à travers les langues traditionnelles du monde, mais je pense que tu me comprends, n’est-ce pas ?
Je crois que tu comprends quand je t’observe courir tout autour de moi et que mes yeux brillent, mon sourire nait et mon éclat de rire résonne dans toute la maison.
Il n’y a que pour toi que je souris comme ça et il me semble que d’une certaine manière je me souviens de toi, de sorte que ce souvenir m’apporte la paix, la sécurité, la joie.
Oui, la joie. Tu m’as beaucoup appris sur elle, car je ne te vois jamais triste. Et savoir que cette nouvelle vie peut être si joyeuse me rassure face aux défis que je vais devoir affronter.
Plus âgé, tu es venu avant dans ce foyer et on m’a raconté que tu étais là pour me recevoir à mon arrivée.
Tu es grand et tu sais dire tant de choses ! D’ailleurs parfois, tu n’arrêtes pas de parler.
J’essaie de t’imiter en observant les mouvements de ta bouche, de ton visage. Je pense que je commence déjà à comprendre quelques sons, même si c’est encore difficile pour moi.
Tu sautes ici et là et j’en fais autant.
Tu danses avec les musiques et je reste à regarder attentivement tes pieds pour voir les mouvements amusants qu’ils font en me disant : est-ce que les miens pourraient en faire autant ?
J’essaye de marcher… J’ai travaillé dur parce que mon temps est un peu différent de celui des autres enfants, et tu es ma plus grande source d’inspiration, car tu marches d’une façon si drôle et si rapide.
Mais tu as de la patience avec moi… Tu ne me compares pas, tu n’exiges pas de moi plus que je ne peux en faire à ce juste moment. Tu sais que je réussirai à tout faire, mais à mon rythme. Je ne suis pas pressé.
Tu choisis les petites vidéos que j’aime le plus. Tu assistes à des films en ma compagnie que tu ne regardais plus du fait de ton âge. Tu es calme avec moi… Et j’en ai besoin.
Tu ne te plains pas quand je t’arrache presque les cheveux, le nez ou les oreilles… Tu ne protestes jamais si je prends tes jouets et que je les jette en l’air en mettant du désordre dans ta chambre.
Je crois que tout le monde devrait avoir un frère ainé comme toi ! Tu es le meilleur ! Tes batteries d’énergie durent plus longtemps que celles de n’importe lesquels de mes jouets !
Et je sais que tu ne vas pas dormir sans être venu me souhaiter bonne nuit… Je te sens, même quand je suis déjà parti dans le monde des rêves.
Mes parents m’ont dit que tu seras toujours à mes côtés, et je le crois parce que je sens, même si je ne peux pas encore l’expliquer, que j’ai déjà entendu cela auparavant.
Mon frère, mon idole, puissions-nous grandir ensemble dans cette nouvelle vie, la main dans la main, car en tenant ta main, je n’aurai rien à craindre.
* * *
Les liens de famille sont renforcés par la réincarnation.
Les Esprits forment dans l’espace des groupes ou des familles unis par l’affection, la sympathie et la similitude des inclinations. Heureux d’être ensemble, ils se recherchent. L’incarnation ne les sépare que momentanément, car, après leur rentrée dans l’erraticité, ils se retrouvent comme des amis au retour d’un voyage.
Souvent même ils se suivent dans l’incarnation, où ils sont réunis dans une même famille, ou dans un même cercle, travaillant ensemble à leur mutuel avancement.
Les plus avancés cherchent à faire progresser les retardataires.
De moins en moins attachés à la matière, leur affection est plus vive par cela même qu’elle est plus épurée, qu’elle n’est plus troublée par l’égoïsme ni par les nuages des passions.
Ils peuvent donc ainsi parcourir un nombre illimité d’existences corporelles sans qu’aucune atteinte ne soit portée à leur mutuelle affection.
Rédaction du Moment Spirite, avec les pensées finales de l’item 18, du
chap.4, du livre L’Évangile selon le Spiritisme, d’Allan Kardec, éd. FEB.
Traduction réalisée dans le respect des « Rectifications orthographiques du français
en 1990 » de l’Académie française (http://www.academie-francaise.fr/sites/academie
-francaise.fr/files/rectifications_1990.pdf). NdT
Traduction : Gootjes Irène
Le 4.5.2018.
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